L'Eglise Provençale
Elle a connu au Moyen Age successivement :
- l'occupation germanique,
- l'époque carolingienne,
- l'époque féodale,
- la réforme du XIe siècle et l'essor des abbayes,
- l'époque comtale, avec peste, famines, guerres civiles, et enfin la cour princière de la Maison d'Anjou à Aix .
(Source : Le Diocèse d’Aix-en-Provence, Jean-Rémy Palanque, Editions Beauchesne 1975, Paris)
Voir L'Eglise provençale au Moyen Age
Contrairement à une idée reçue, le Moyen Age est une longue période non pas obscure mais au contraire tout en contrastes, souvent brillante, avec une grande spiritualité, un fourmillement d'idées et de découvertes, des milliers de pèlerins sur les routes de Rome et de Compostelle, l'ouverture à l'Orient et à l'Asie, un aboutissement de l'esthétique dans l'art roman puis l'art gothique : c'est l'origine de l'Europe moderne.
Ventabrunum
Les populations fixées originairement dans la vallée de l'Arc ou sur les bords de l'étang de Berre ne durent pas hésiter, quand les invasions les y contraignit, à choisir l'escarpement de Ventabren pour se mettre en sûreté, tant il est abrupt et défendable. On attribue la construction définitive du castrum aux premiers princes de la maison des Baux.
Il est nommé dans le testament de Raymond de Baux en 1170, puis dans la liste Pergamenorum. Confisqué par la reine Jeanne sur le duc d'Andrie révolté, François de Baux, il passa aux d'Agoult, aux Quiqueran, aux Gaillard, aux Montmeyan. Les Ligueurs, commandés par Hubert de Vins, l'emportèrent, et massacrèrent la garnison royaliste, 22 août 1589 (ref. Roquefavour et Ventabren, le livre de M. Félix Vérany). (p.411)
(Source : Les Paroisses du diocèse d'Aix, leurs souvenirs et leurs monuments,
Abbé M. CONSTANTIN, vicaire à St Rémy, septembre 1890)
Le château de la Reine Jeanne
Vers 975 Guillaume 1er, Comte de Provence, ayant chassé définitivement les Sarrazins de leur repère du Fraixinet, fait distribuer à ses compagnons d'armes les terres libérées.
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Histoire de Ventabren
Période médiévale
L'origine du nom
L'étymologie de Ventabren est source de nombreuses discussions.
• L'étymologie la plus vraisemblable vent, le vent, et bren, écraser le blé avec une meule et le battre, afin que le vent emporte l'enveloppe. Dans Ventabren se trouve le rapport du mistral et du blé. Ceci date de l'introduction des moulins à vent par les Sarrazins.
• Ventabren remonterait à l'Antiquité, il a été inscrit sur une tombe découverte au pied du village, en caractères grecs, formé par le mot celto-ligure « Vinitouta ».
• « Ventabrenum » est le nom donné à l'époque romaine à une importante villa qui existait au quartier des Fons-Vicari; Venta signifiant demeure et bren, chef.
• Ventabrenum pourrait aussi signifier : exposition à tous les vents, et l'on en compte 13, du grand mistral au sirocco.
• Ventabrilum : vent de la mer.
• Le Larousse illustré précise qu'en 1145 le nom du village s'écrivait Ventabran, pour devenir Ventabren en 1154. L'étymologie en serait Vin't (celto-ligure), vent, et Bren (gaulois), colline, rocher escarpé.
Par ailleurs, J.P. Clébert décrit : "le majestueux éperon de Ventabren battu par les vents où il y "vente bien".
F. Vérany compare la position du village à un butoir, une exposition à tous les vents : les armoiries de Ventabren, sont constituées d'une haute montagne en forme de butte, établie sur une rivière, le tout chargé d'un soleil d'or.
Ventabren, de son roc domine des abîmes
Combien son air est pur et son ciel combien bleu
Le mistral, de son souffle en fait trembler les cimes.
Quels vastes horizons sous un soleil de feu !
(auteur inconnu)
Le Moyen-Age
Il est admis que le Moyen Age couvre environ mille ans, entre deux évènements majeurs, retenus ici : la chute de l'empire romain d'Occident en 476 (déposition de Romulus Augustule par Odoacre), et la chute de l'empire romain d'Orient en 1453 (prise de Constantinople par les Ottomans).
IL y eut une période de grande insécurité comme en témoignent les fortifications : le Castellas de La Fare, le Castrum de Velaux et le Château de Ventabren.
" Si l'on rencontre partout des vestiges de castella, il est tout naturel d'en trouver de nombreux dans la vallée de l'Arc très favorable à leur établissement avec ses collines, véritables circonvallations naturelles, et ses points isolés dominant la plaine et formant une série de postes militaires visibles les uns aux autres.
D'ailleurs dans ce pays, objet de compétitions diverses et théâtre de tant de guerres, c'était un besoin plus impérieux qu'en d'autres régions, de mettre à l'abri de l'ennemi des approvisionnements de blé et du fourrage pour les chevaux. On cachait quelquefois dans les castella de l'argent et de sobjets d'art, comme à Constantine et à Velaux. Satisfaire à cette nécessité était, d'après Vegèce, un des buts principaux des castella."
(Source : Les antiquités de la vallée de l'Arc en Provence, Henri de Gérin-Ricard, Abbé G. Arnaud d'Agnel, Editions Lafitte Reprints, Marseille, 1979)
Les invasions sarrasines XIXe-Xe siècles
Vers 866, arrivés par mer, les Sarrasins s'établirent sur les hauteurs de Fraixinet, aujourd'hui la Garde-Freinet.
En 869, ils capturèrent l'archevêque d'Arles. Ils « réduisirent la Provence en solitude »… (actes du Concile provincial de Valence, 890). Ils « mirent à feu et à sang toute la Gaule subalpine » (Totam quoque Galliam subalpinam sanguine et incendio sub-merserunt, chronique de la Novalaise). En 889, Toulon est complètement détruit par les Sarrasins.
Ces ravages durèrent plus de quatre-vingt-cinq ans (890- 975), durant lesquels ils restèrent maîtres du pays, [chroniques de Flodoard, chanoine de Reims (894-966)]. L'évêque de Crémone, Luitprand (920-972), raconte les ravages des Sarrasins dans les Alpes, sous les règnes de Hugues de Provence (926- 947) et de Bérenger II (947-961).
En juillet 972, la capture de saint Maïeul, abbé de Cluny, par les Sarrasins causa une vive émotion dans tout le pays.
Conrad le Pacifique, roi d'Arles (938-993), ordonna à ses hommes de prendre les armes. Guigues Il d'Albon (940-991), Beuvon, de Noyers (940-986), Valentin, de Pietra-Castellana (970-979), Gibelin de Grimaldi (970-990), etc., vinrent se placer sous la bannière de Guillaume, comte de Provence (960-992). Les Chrétiens allèrent de succès en succès. Enfin, selon le chroniqueur contemporain Raoul Glaber, vers 973, « les derniers Maugrabins furent détruits à Fraixinet. »
Voir Les Maures, terre de Provence
Aux ravages des Sarrasins en Provence pendant près d'un siècle, puis aux terreurs de l'approche de la fin du monde annoncée pour l'an 1000, succède une période de calme très favorable.