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AIX et ARLES

Diocèse

Bienvenue sur le site de la paroisse de La Fare-les-Oliviers



Les Fêtes religieuses

Dès la formation de ce qui deviendra La Fare un jour, des réjouissances furent organisées en certaines occasions, principalement religieuses. Les Services Divins, les baptêmes, les enterrements constituaient indéniablement une coupure dans la monotonie de la vie quotidienne faite de travail acharné.  Fêtes religieuses et laïques se succèdent au long de l'année, certaines étant des survivances de fêtes païennes.


LES ROGATIONS

Pendant les Rogations, il est de tradition d'aller bénir les champs afin d'attirer sur eux la protection divine et d'exorciser le temps mauvais… Chaque jour la procession allait dans une direction différente. Encore en 1945 des prières sont dites en trois endroits du pays (Croix de Favier, Cour de l'Ecole Libre, Vignons).


LES RAMEAUX

Aux Rameaux des branches d'olivier bénies, auxquelles des biscuits étaient suspendus, étaient remis aux enfants ; plus tard les biscuits sont remplacés par des friandises, de petits jouets… En 1947 les enfants portent encore des « rampals » avec des fruits confits.


LA FETE VOTIVE 

La Fête du Pays, dite de « la Transfiguration du Seigneur » puis, avec les Roux de Bonneval, de « sainte Rosalie » voyait une procession se dérouler autour de l'église, à l'issue du service religieux. (Beaucoup plus tard, la procession montera à la chapelle).  Il est sûr que lorsque le seigneur est sur ses terres il y assiste, et à cette occasion, il y va de quelques largesses, prétexte et raisons de danses populaires.

Ce jour-là, le Prieur donnait à diner  à tous les chefs de famille du village. A partir de 1697, il se refusera à perpétuer cette coutume. Le Consul, mandaté par le Conseil, tentera de le faire revenir sur sa position, sans succès ; un compromis sera établi, le Prieur s'engageant à fournir à la commune 7 panals de blé (11,5 dl) en place du diner traditionnel. (p.97)  La suppression de ce repas ne fera qu'accentuer le caractère profane des réjouissances.

A l'occasion de chaque fête votive, une kermesse est organisée par l'Ecole Libre, une messe est célébrée dans la Chapelle de sa colline, avec parfois prières préalables devant l'oratoire Sainte-Anne.

Une curieuse coutume veut que, dès l'aube, une aubade soit donnée devant l'autel de la Sainte Patronne du village. L'Abbé Pellegrin en parle en ces termes :  « … aubade donnée par quelques jeunes gens, Monsieur broum faisant tambour (1943)… Le tambour S. Renouard, accompagné du Comité des Fêtes est venu donner l'aubade traditionnelle à l'Autel de Sainte Rosalie (1948) ».

On pense que lorsque la Lyre Farenque existait, c'est elle qui était chargée de cette aubade, tout au moins, ce devait être le cas pour le Corps de Musique précédent… 

(En 1855, à l'occasion de la prise de Sébastopol, le Corps de Musique conduit le défilé. En 1883, il offre un tableau à l'église paroissiale).  (p.106-107)  


LES REJOUISSANCES

A l'avènement de la IIIe République, le Conseil s'interroge à propos de la fête de Sainte-Rosalie. Après discussion, il décide qu'étant en même temps une espèce de foire où se traitent des affaires commerciales en amandes et autres denrées, il y a lieu de la célébrer suivant un programme déterminé… sans doute la procession est-elle supprimée.

En 1896, le programme des réjouissances de la Fête Votive est retrouvé sur une affiche :

-  Dimanche 13 septembre : course chevaux, course des ânes, feu d'artifices le soir.

-  Lundi : course des bicyclettes, jeu des trois sauts, course chevaux petite taille, foire des amandes.

-  Mardi : grand concours de boules, grand café chantant,

Pendant toute la durée de la Fête, grand bal offert aux étrangers, café de l'Union.

« Les étrangers qui honoreront cette fête de leur présence trouveront bon accueil des habitants et protection auprès des autorités ».


LES REPAS

Suivant les classes sociales, les repas sont évidemment différents. A l'errance près, les pauvres connaissent des conditions de vie proches de celles des colporteurs. Leurs repas se composent le plus souvent d'un quignon de pain frotté d'ail, arrosé d'huile. Il est courant de dire qu'avec de l'ail, de l'eau, de la sauge, et si possible un peu d'huile, on ne meurt pas de faim. A mesure de l'élévation des revenus, la soupe à la sauge s'épaissit ; on y trouve des légumes secs ou de saison. Elle est suivie alors de fromage ou de fruits secs ou frais, voire des deux. Dans tous les milieux, le consommation de pain est importante.

Les repas des ouvriers comprennent de la viande salée, des olives, des « fayots », des anchois, des oignons, du pain, du vin trempé. Ceux d'un paysan aisé commencent par une soupe trempée à l'avance, à base de riz, carottes, croutes de pain rassis, feuilles d'épinard, sauge, laurier, fenouil et huile d'olive, soupe suivie d'une omelette puis d'un morceau de fromage. Une partie de l'année la piquette est d'usage.

D'une façon générale, la viande est rare (porc ou mouton), une fois par semaine. Le bœuf est encore plus rare : en 1847, les bouchers de La Fare n'abattent des bœufs que trois fois par an. La lapin est parfois sur la table, le poulet pratiquement jamais.

Dans des cas particuliers, début ou fin des olivades, moissons, Noël ou Nouvel An, les repas vont du fricot de cardons puis d'escargots suivi d'une salade avec du céleri à, par exemple, escargots, morue frite, muges aux olives, cardons et scolynes, céleri, poivrade, friandises. (p.100-103)


(Extraits de : Monographie historique de La Fare les Oliviers, Jean G. Laviolette, 2e édition 1987, Association Sciences et Culture, Berre 13180)



  


La Pratique Religieuse




Les Missions

La religion, au début, fait partie intégrante de la vie. Les hommes isolés ont une vie difficile ; ils éprouvent le besoin de se retrouver en l'Eglise, d'adorer Dieu en commun, d'y puiser courage, voire résignation.


Le transfert de l'église en un lieu plus commode, à proximité d'une route avec des activités commerciales, va modifier le comportement masculin. A la sortie de la messe, les hommes vont boire un verre entre voisins et amis, échanger avis et plaisanteries. Petit à petit une certaine désaffection se manifeste à l'encontre des offices pour le plus grand bénéfice des cabarets. Bien sûr, ces hommes restent catholiques, envoient leur femme à l'église, font baptiser leurs enfants, même, ils communient pour les grandes occasions, mais… en ce qui concerne le quotidien, ils ont davantage recours à leurs bras ou à ceux des voisins qu'à la Providence.


C'est sans doute une conséquence de ce comportement qui justifie l'arrêt du 12 janvier 1723, repris en janvier 1824 : « …dans les villes de moins de 1000 habitants… il est défendu aux cabaretiers, marchands de vin… de tenir leurs maisons ouvertes et d'y donner à boire et à jouer les dits jours, pendant les Offices Divins… » .


La Municipalité Farenque propose, en 1913, qu'une distance de 100 mètres soit imposée entre les cafés et les établissements publics, églises, hospices…

La bourgeoisie triomphante amorcera un retour aux pratiques religieuses ; à La Fare, un banc réservé à l'administration locale sera à nouveau installé dans l'église (1838). Par ailleurs les rapports Eglise-Municipalité seront en général corrects. (p. 103-4)

Dans le but de répondre aux aspirations des paroissiens et de réveiller la foi, le curé fait appel à des frères pour prêcher la Bonne Parole.


En 1750, une mission* est organisée ; en souvenir d'elle, une croix est plantée vers les cabarets. La mission suivante de janvier 1781 est rappelée aux Farencs par une croix plantée à proximité de l'oratoire Sainte-Rosalie. Croix de bois, elle est remplacée par une croix métallique, aux moindres frais avait demandé la population (coût 312 livres). […]

En 1786, un frère capucin prêche une semaine durant : une croix perpétue ces prêches.

En 1865, renouant avec la tradition, une mission est conduite, dont la croix commémoratrice est élevée au carrefour des RD7 et RD1 ; plus tard elle est déplacée et élevée aux Guigues, en-dessous de la bastide dite « des Bons Enfants ».


Il faut attendre 1911 pour qu'une nouvelle mission soit envisagée : une statue du bon Curé d'Ars rappelle cette dernière aux habitants du village.

En 1923, la dernière mission est confiée aux Rédemptoristes.

En 1937, les processions publiques étant interdites, celle de la Fête-Dieu se fait dans les jardins de l'Hospice Saint-Jean.


(*) Une mission était une série de prédications sur une courte période ayant pour but de convertir incroyants ou pécheurs, la fin de la prédication étant marquée parfois de façon solennelle par l'édification d'une croix plus ou moins modeste.



Les Confréries

La Fare possède aussi ses Confréries. Corpus Domini au XVIIe siècle et Rédemption des Esclaves.


La Confrérie de Sainte-Rosalie naît de son heureuse intercession. Elle possède les chaises de l'église et en partage les bénéfices avec la Confrérie Corpus Domini (cette dernière recevait également partie des amendes dressées dans le pays). En 1787 les chaises sont rachetées par la Communauté.


La Confrérie de l'Immaculée Conception est érigée dans la paroisse de La Fare le 20 décembre 1861 Mgr Chalandon, Archevêque d'Aix, Arles et Embrun.

En 1929, une Congrégation « de la Sainte Vierge » est mise en place par l'Abbé Pellegrin, Curé, suivi en 1945 de la Confrérie du Rosaire.

Une plaque de marbre dédiée à Sainte Rosalie, en reconnaissance de sa protection du village durant la dernière guerre est bénie en 1946.


(Extraits de : Monographie historique de La Fare les Oliviers, Jean G. Laviolette, 2e édition 1987, Association Sciences et Culture, Berre 13180)