LE CASTELLAS
Forteresse de pierre adossée au rocher, et dominant toute la basse vallée de l'Arc.
LE CASTELLAS
L'éperon rocheux vu des vignes, sur le chemin des Gilbertes aux vignes de Rima.
SAINTE ROSALIE
Reflets argentés sur l'étang de Berre.
François Poujoulat (1808-1880)
historien et journaliste né à La Fare
LA FARE, PANORAMA
« En Provence, quand le mois de mars arrive, l'amandier se change en une corbeille de fleurs odorantes, et chaque terrain planté d'amandiers prend l'aspect d'un jardin. Il ne faut pour cela ni ruisseau ni sol gras et fécond, les vallons pierreux et les collines suffisent pour ces charmantes merveilles…
C'est aux environs d'Aix, dans la vallée de l'Arc, que cette floraison forme le plus vaste, le plus frais et le plus ravissant tableau. Si vous vous placez sur les hauteurs qui dominent le village de La Fare, vous avez devant vous un spectacle dont la magnificence printanière éblouit.
Toutefois, choisissez un autre point pour embrasser la rivière de l'Arc dans toute son étendue ; montez sur les collines au pied desquelles est bâti le village de Coudoux.
De là vous voyez se déployer un panorama qui pour être beau n'a pas besoin de la blanche parure du mois de mars. A l'orient se dresse au loin Sainte-Victoire qu se mêle au souvenir du triomphe de Marius, et dont le pic hardi et les lignes recourbées auraient souri au génie de Salvator Rosa ; puis les sommets bleuâtres de Cabriès ; plus près Ventabren, semblable à un large nid d'aigle, et qui, mieux qu'Illie mérite d'être surnommé le lieu battu par les vents ; au-dessous de Saint-Eutrope couronné de noirs sapins et dont la forme pyramidale rappelle le Thabor ; plus loin la villa du Moulin-du-Pont, entourée de pins et de peupliers, au bord de la petite rivière qui s'enfuit en murmurant.
De ce côté la chaîne qui borde la vallée est cultivée en gradins d'amphithéâtre comme les flancs du Liban et les montagnes de la Judée. »
Cette description nous a paru si gracieuse et si exacte que nous n'avons point voulu en priver nos lecteurs. Elle leur aura donné une idée du talent d'un ancien petit clerc de l'église de La Fare qui devint un écrivain distingué, François Poujoulat, né en 1808, mort à Ecouen en 1880.
Ce publiciste éminent a produit la Correspondance d'Orient, 7 vol., en collaboration avec Michaud, les Lettres sur Bossuet, son chef d'œuvre, La Vie du Cardinal Maury, etc.
Son dernier écrit, les Folies de ce temps en matière de religion, est une œuvre dans laquelle la dialectique serrée s'allie à une généreuse éloquence.
(Source : Les Paroisses du diocèse d'Aix, leurs souvenirs et leurs monuments, Abbé M. CONSTANTIN, vicaire à St Rémy, 1890, Imprimerie Makaire, Aix-en-Provence)
BIOGRAPHIE
Il fait ses études à Aix-en-Provence et monte à Paris. En 1828, il est employé par Joseph-François Michaud à la rédaction de la Bibliothèque des Croisades. En 1830, il l'accompagne lors de son voyage en Grèce et en Palestine mais rentre seul par la Syrie. En mai 1831, ils publient ensemble l'échange de leurs lettres dans Correspondance d'Orient (7 volumes). Son frère Baptistin Poujoulat effectue également un voyage en Orient à partir de 1836 et lui adresse des lettres ainsi qu'à Michaud.
Candidat légitimiste en juin 1848, il est élu député des Bouches-du-Rhône à l'Assemblée constituante, réélu en 1849 jusqu'en 1851. Il s'oppose au Second Empire qu'il attaque régulièrement dans le journal royaliste l'Union monarchique. Il y publie un article sur sa visite au comte de Chambord en exil à Wiesbaden où il se croit autorisé à écrire que ce dernier s'opposait au recours au peuple.
Il collabore également à La Revue des Deux Mondes, au Musée des familles et à de nombreuses autres revues.