ROUMAVAGE ou ROMERAGE
En français romérage, le mot provençal venant de Roumo viaggi c'est à dire le voyage - ou pèlerinage - à Rome. On appelle roumiou le pèlerin allant à Rome. Par extension, roumavage a signifié «pèlerinage» au sens large, et s'applique aujourd'hui aux processions des fêtes patronales ou votives d'une paroisse. Lou Roumavage à Santo Vitori, par exemple, est un petit pèlerinage local depuis Pertuis jusqu'à la montagne de Sainte-Victoire où se trouve une stèle sur laquelle sont gravés 4 textes en latin vers Rome (Est), en grec vers le Midi (Sud), en français vers le Nord, enfin le quatrième en provençal vers l'Ouest, lequel serait dû à Frédéric Mistral. En français, roumavage est devenu, par altération phonétique romeirage puis enfin romérage. Cependant, beaucoup de participants ignorent la signification profonde du rite, se contentant d'un joyeux spectacle touristique vidé de son sens spirituel.
FETE PATRONALE
Alors que les grands pèlerinages honorent de grands sanctuaires, bien des roumavages se contentent modestement d'offrir les marques de leur dévotion à des saints locaux, lesquels sont innombrables en Provence.
Mais ce qui est plus caractéristique de la Provence, c'est que beaucoup de communes honorent un saint patron qui est différent du saint titulaire de l'église paroissiale, et il semble que presque partout, le patron de la commune connaisse un plus vif succès que le saint qui désigne l'église. Le plus souvent, ce saint … se voit affecter pour son culte une chapelle distincte, éloignée de l'église paroissiale, quelquefois située en dehors même de l'agglomération, perchée sur une colline.
L'historien romantique Desmichels fait cette réflexion curieuse :
'' Lorsque le voyageur demande ce que furent ces ruines qu'il aperçoit sur la montagne, les femmes et les enfants lui répondent : c'était là qu'était notre village du temps des Sarrasins. Au milieu de ces ruines s'élève ordinairement une chapelle confiée à la garde d'un pieux ermite. Cette chapelle fut jadis l'église du village qui n'est plus. Elle semble protéger les cendres des ancêtres que leurs descendants vont visiter chaque année le jour où la fête de la paroisse vient leur rappeler ce devoir.
Cette commémoration de la vieille patrie précède toujours les jeux où la gaité préside, excitée par le son d'un instrument sarrasin, le tambourin (sic), et il n'est pas rare qu'une danse de même origine donne encore plus de solennité à la fête…''
Les descendants manifestent ainsi, dans leur roumavage à la chapelle perdue, la nostalgie de leurs racines qui, là-haut, attestent le terroir ancestral. De nombreux pèlerinages à ces chapelles isolées et perchées illustrent bien le caractère, fondamental, de la fête qui dans le présent fait perdurer le passé… Mais la fête patronale, qui est quête des racines et exorcisme contre les dangers de l'avenir, prend en même temps ses distances par rapport au lieu officiel du culte. Dans beaucoup de cas, la fête patronale a tendance à devenir fête communale, récupérant le jour chômé au profit de manifestations purement festives qui n'ont souvent plus de liens avec la dévotion au saint patron. Apparaît ainsi la fête votive telle que nous la connaissons.
FETE VOTIVE
Elle récupère aussi tout ce qu'avaient de militaire et de social les fêtes de jadis organisées par les Abbés de la Jeunesse ou les Capitaines, chargés de mettre en évidence et de régler momentanément les problèmes de relation et de tension entre les classes sociales, entre les sexes, entre les âges, entre les villages voisins. Privées de leur contexte religieux, les fêtes votives - qui conservent pourtant ce terme de voto ou de voeu - ont dorénavant des fonctions multiples dont la principale se reflète dans ce qu'il est convenu d'appeler la convivialité.
Avant la guerre de 14-18, la fête votive était gérée par de jeunes hommes célibataires et marquait le rendez-vous des garçons et des filles, comme une constitution et une reconnaissance publique des jeunes couples […] L'exode rural et particulièrement le départ des jeunes après la guerre de 14-18, vida la fête de son sens profond.
Le temps fort de la fête d'aujourd'hui, c'est moins le bal… et davantage les activités annexes de la fête d'autrefois. Le concours de boules prend une place de choix, ainsi que les manèges et les jeux de foire. S'il en est ainsi, c'est que la fête de la jeunesse est devenue la fête du village… Elle s'est aussi déplacée dans la saison, le recul du blé et le développement du raisin de table à vendanger en septembre ont permis la coïncidence entre temps des fêtes et temps des vacances.
Jadis, la fête était la célébration de l'intérieur. Elle est devenue la rencontre entre les habitants et les résidents. Pour les premiers, elle reste le moment fort de la vie communautaire même si elle a changé d'objet social. Pour les seconds, elle est un moment important de leurs vacances ; mais pour eux, la vie communautaire n'est vécue que comme le lieu spectaculaire de leur intégration au village.
La fête votive de nos jours, pose le problème de la banalisation du folklore et de la confusion des jeux. Pour être vivante, la fête de village s'ouvre aux modes ludiques modernes, mais doit retrouver ses jeux traditionnels pour demeurer significative. Les organisateurs des fêtes contemporaines - héritiers des abbés de la jeunesse - s'emploient presque partout à rénover les coutumes anciennes.
Chaque région de Provence met évidemment l'accent sur la « spécialité du pays » : courses de taureaux et abrivades en région mistralienne, courses de chevaux dans les Alpilles, jeux nautiques à l'Isle-sur-la-Sorgue et joutes dans les ports du littoral, cavalcades et corsos dans les villes de l'intérieur.
Mais partout, on court les joies, selon l'expression provençale, courre li joio, c'est-à-dire qu'on concourt pour les prix. Le sport est né dans les fêtes de village. Avant le football… les jeunes gens avaient pour se mesurer les luttes, les joutes, les courses à pied ou à cheval…
Seul, le jeu de boules conserve son rôle à la fois distractif et compétitif. Il n'est pas de fête sans concours de pétanque, que les boulomanes connaissent depuis, dit-on, 1910, en remplacement du jeu à la longue attesté depuis la Révolution.
Source : Les Fêtes en Provence, Jean-Paul CLEBERT, Editions Aubanel, Avignon, 1982.
Les Evènements
Fête votive de Sainte ROSALIE
La Sainte Rosalie est aujourd'hui l'occasion d'une semaine de festivités à La-Fare-les-Oliviers, notamment depuis que l'arrêt de la peste de 1720 aux limites de la commune lui a été attribué, comme inscrit sur l'oratoire Sainte-Rosalie, tout près de la chapelle : « Ici la peste s'arrêta en 1720. Sancta Rosalia ora pro nobis ».
VOIR La chapelle Sainte-Rosalie
LA FARE LES OLIVIERS 02 septembre 2016
• LA MESSE A LA CHAPELLE
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LA FARE LES OLIVIERS 04 septembre 2015
• LA MESSE A LA CHAPELLE
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LA FARE LES OLIVIERS 29 août - 04 septembre 2013
• LE VILLAGE EN FETE :
Bénédiction des chevaux et messe de sainte-Rosalie, ainsi qu'une foule de divertissements : animation salsa, orchestres, concours de chant, aïoli, fête foraine, bal gratuit, feu d'artifice. Grand concours de boules.
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LA FARE LES OLIVIERS 24 - 31 août 2012
Vendredi 31 août
18H30 _ Messe de Ste Rosalie / Chapelle Ste Rosalie
Mardi 28 août
21H30 _ Feu d'artifice musical / Stade Xavbier Foubert
Dimanche 26 août
10H30 _ Bénédiction des chevaux / Chapelle Ste Rosalie
Vendredi 24 août
17H00 _ Concert OFFENBACH _ Chorale Appassionata / Maison St Jean
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LA FARE LES OLIVIERS 29 août - 04 septembre 2011
• ANIMATION POUR TOUS :
Bénédiction des chevaux et messe de sainte-Rosalie, manèges, orchestres, concours de chant, aïoli, fête foraine, bal gratuit, feu d'artifice. Concours de boules et de pêche.
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