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AIX et ARLES

Diocèse

Bienvenue sur le site de la paroisse de Coudoux






L'eau


PHOTO 1 /  le puits de la Bastide Neuve, une halte rafraîchissante sur le bord du chemin.


PHOTO 2 /  le puits des Clastriers : « l'aïgo e l'umbro », le puits abreuve, la tonnelle protège de l'ardeur du soleil…


PHOTO 3 /  le puits du 14 juillet : à l'entrée du village, il accueille le passant et invite au repos. Hier : "Attention les enfants,il y a la "galamaoude" dans le puits" ...


PHOTO 4 /  "la bugado"


PHOTO 5 /  les chutes de l'Arc au Moulin du Pont


PHOTO 6 /  le tracé du canal de Marseille


PHOTO 7 /  souterrain de Meynargue, les armes de la ville de Marseille décorent l'ouvrage.


La culture


PHOTO 8 /  l'olivier : Syndycat Agricole de Coudoux


PHOTO 9 /  moulin à huile de Coudoux, médaille d'or, Paris 1968.

"L'oli a ges de besoun d'estre ventoulado", l'huile d'olive, on ne la fatigue pas...


PHOTO 10 /  moulin à huile : la meule à 2 roues écrase les olives puis les scourtins sont remplis à la main puis empilés dans les presses Victor Coq, qui exercent une pression  peu élevée


PHOTO 11 /  moulin à huile : les scourtins sont empilés dans les presses Victor Coq, qui exercent une pression  peu élevée; ensuite c'est le "descourtinage", avant de stocker les grignons


PHOTO 12 /  l'amandier, réunion de famille pour "descarager"


PHOTO 13 /  le labour des vignes


PHOTO 14 /  la cave Saint Hilaire à Coudoux


PHOTO 15 /  culture du blé, le fauchage


PHOTO 16 /  culture du blé, la batteuse à vapeur


PHOTO 17 /  culture du blé, le battage sur l'aire communale

 


(Source :  Coudoux « Le Temps Retrouvé »  Michèle ROUARD & Christiane et Pierre BERTIN, 2000, Editions Equinoxe, 13570 Barbentane)


Histoire de Coudoux


période moderne


AGRICULTURE

La vocation de Coudoux est foncièrement agricole, « le hameau de Coudoux, bâti dans une vaste plaine dont une forêt d'amandiers et d'oliviers fait la richesse… » (pétition pour l'indépendance de la commune),


LA QUESTION DE L'EAU

Les sources et les puits

Ce sont les sources qui font jaillir la vie. Il y en avait beaucoup à Coudoux. Les sources qui furent à l'origine de Coudoux naissent dans le moulin des Roustan, dans le jardin des de Garidel et à Malbec. L'eau chante et coule au fond du puits des Brun.

Les Coudoucens avaient creusé trois puits communaux, désormais bouchés ; cependant on en recense encore 15 de nos jours. Les puits ravitaillaient  tout le quartier alentour pendant le chômage du canal qui laissait Coudoux sans eau courante pendant au moins 3 jours. Quand les caisses à eau étaient vides on avait recours aux puits. (p. 27)

La « bugado », la lessive. Pendant des générations, les Coudoucennes sont allées faire leur lessive au puits du Saule (en bas de Ventabren) où une source limpide et tiède alimente le lavoir. En effet, si, l'eau du canal coule en abondance à Coudoux, elle est souvent trouble, et elle l'est restée jusqu'à la construction des bassins de décantation et de filtration.

Par la suite, pratiquement chaque maison avait son lavoir sous abri auprès duquel une cheminée permettait de faire chauffer l'eau pour la lessive. Sur la « barre », dans la soupente du grenier, on accumulait les draps sales tout l'hiver, et au printemps on faisait la « bugade » à la cendre de bois, qui se déroulait en trois jours…

Jour 1 : on trempait le linge et on le rangeait dans le « cuvier ».

Jour 2 : on couvait la lessive ; on disposait sur le linge un grand drap épais, « le pasturier », ensuite recouvert de cendre de bois ; ensuite on versait dessus l'eau bouillante plusieurs fois dans la journée (le lessif, eau mélangée à la cendre, rendait un linge propre).

Jour 3 : on rinçait le linge et on l'étendait ; une fois sec, on l'étirait, on le pliait, on le rentrait pour le ranger dans les armoires. (p.29)


Les chutes de l'Arc

L'Arc prend sa source au pied de Sainte-Victoire et se jette dans l'étang de Berre après avoir parcouru 85 km. Il limite au Sud la commune de Coudoux. Il serpente en beaux méandres avant le Moulin du Pont. « Au XVIe siècle, les mots pollution, écologie, environnement n'étaient pas encore entrés dans le vocabulaire courant et les barbeaux, les truites folâtraient dans ses eaux, les anguilles par l'étang de Berre y remontaient. On pouvait se baigner sans crainte de pollution. Les oiseaux migrateurs de passage s'arrêtaient dans les roselières créées par la retenue du barrage de prise d'eau du canal d'arrosage de La Fare, au-dessus de la chute du Moulin du Pont ».

En ce lieu, Vincent de Forbin obtint, le 5 mars 1567, l'autorisation de prendre l'eau de l'Arc.

La chute du Moulin du Pont est un site qui a subi peu de changements depuis 4 siècles.

L'Arc fut à l'origine de la prospérité des terres des quartiers des Pauvres Filles, de Saint-Michel, de Boule. C'est un torrent méditerranéen présentant des contrastes très forts entre les périodes où les crues inondent la plaine et les maisons du Moulin du Pont et les périodes maigres d'été où seuls persistent des « trous » d'eau.


Le canal de Marseille

Le canal de Marseille, long de 80km dont 17 en souterrains, est la principale source d'approvisionnement en eau potable de la ville de Marseille. Construit en quinze ans, de 1839 à 1854, sous la direction de l'ingénieur Franz Mayor de Montricher, c'est une réalisation marquante de l'ingénierie du XIXe siècle, avec ses nombreuses infrastructures sur un profil heurté : ponts et tunnels sont nécessaires pour traverser les vallons et les collines jusqu'à Coudoux (voir Carte) ;

le canal emprunte 84 souterrains entre la Durance et Marseille, dont 4 à Coudoux, les souterrains d'Arnoux, de la Baume, de Meynargue, et de l'Aigle.

Avant l'ouverture du canal à Coudoux, l'agriculture était concentrée dans l'amandier et l'olivier. Après 1846 - on rappelle les travaux du canal, élément d'insécurité : « beaucoup d'ouvriers nomades attirés à Coudoux par la confection du canal sont trop souvent disposés à faire du tapage et à se livrer à des actes de désolation » - l'agriculture a pu largement se développer. (p. 32)


Selon Julien Ventre, le terrible gel de l'année 1956 a menacé l'intégrité du canal et il a fallu faire sauter la glace à dynamite pour éviter qu'elle ne fissure la structure en béton.

Plus récemment dans les années 2000, une vanne électrique s'est fermée intempestivement, les eaux du canal ont commencé à déborder et dévaler la pente vers les maisons du petit Coudoux en contrebas : Julien Ventre est appelé par son voisin affolé par l'inondation surprise, dégats limités mais cela aurait pu être beaucoup plus grave...


LES CULTURES

l'olivier

« L'heureuse situation de Coudoux, la variété et les richesses de ses récoltes, ses cinq moulins à huile ont fait de ce village le centre d'un commerce qui n'embrasse pas seulement les produits de son terroir, mais encore ceux des communes voisines et appellent à un accroissement nouveau. Coudoux a besoin d'une municipalité qui favorise les développements progressifs », écrivaient les Coudouciens dans la pétition de 1839.


Les olivades

Durant quelques semaines, toute la population, quel que soit son rang, allait aider  à la cueillette. « Lorsque les plantations étaient particulièrement vastes, on recrutait des trimards, ces ouvriers vagabonds, à la recherche d'emploi temporaire. Les adultes grimpaient sur leur « chevalet », cueillaient les fruits mûrs, en remplissaient leur « canestéu » , porté à la taille. Les fillettes ramassaient les olives à terre et sur les branches basses.

On apportait « son manger » et s'il faisait trop froid, on s'attroupait autour d'un feu de bois à l'abri, pour faire réchauffer les doigts gourds, faire une grillade ou reprendre quelque force. Les journées duraient huit à neuf heures, les paniers emplis de fruits étaient vidés dans les sacs. (p. 44)


Les étapes de la fabrication

Les olives sont entreposées dans grenier après effeuillage durant un temps variable, puis la meule à deux roues écrasent les olives… les scourtins sont remplis à la main puis empilés : « Les scourtins sont empilés dans les presses Victor Coq qui exercent une pression peu élevée : ce modèle de presse ne comporte pas d'axe vertical, ce sont les scourtins qui servent de guide à l'engin ». Le moût extrait de chaque presse est conduit dans un bac de décantation naturelle, d'où l'huile sera recueillie « à la feuille » (comme on écrème le lait).

En 1968, puis en 1991, l'huile de Coudoux remporte une médaille d'or au Concours Général Agricole de Paris.  (p. 45)


Les feuilles sèches d'olivier

« Le feuillage d'olivier est loin d'être sans valeur, il constitue, soit à l'état frais, soit après dessication un aliment sain et agréable pour le bétail. Les vaches à l'étable en consomment des quantités considérables et quand le propriétaire d'oliviers possède un troupeau de bêtes à laine, ces feuilles lui constituent une ressource précieuse, soit qu'il les fasse manger fraîches, au moment de la taille, soit pendant le reste de l'année… » (Cf. Extrait communication faite dans la semaine du 15 février 1904 par W. Jauffret à la Chambre d'agriculture des Bouches-du-Rhône.)  (p. 47)


l'amandier

Dans  Lou tresor dou Felibrige, Frédéric Mistral affirme : « Aix-en-Provence est le premier marché au monde pour les amandes » et Charles Galtier en 1969 (Art et Traditions populaires) : « la culture de l'amandier constituait, avec la vigne et l'olivier, une exploitation très profitable de ses terrains rocailleux et secs, calcaires et caillouteux. Mais ne pouvant comme l'olivier renaître de sa souche, abandonné car son exploitation n'est plus rentable, l'amandier s'efface chaque année davantage sur un sol qui était fait pour lui… dans un paysage auquel il semblait avoir donné de toute éternité, un des éléments de sa beauté. Mais l'amandier déraciné ne permet plus à un autre arbre de pousser à sa place.»

Yvonne André : «  A Coudoux, il y avait des champs entiers d'amandiers, entre autres sur le plateau, à Themis, à Meynargue… Le ramassage des amandes se faisait à partir du 15 août, on partait pour la journée. » On tapait avec de longs bambous, on « acannait » les amandes qui tombaient dans les « bourras » étalés sous les arbres. Le travail se terminait à la Saint-Michel. Après cette date, « les amendo soun a touti », (les amandes sont à tout le monde) et l'on pouvait les « rapuguer ».

Josette Lapierre : « Toute la famille se réunissait pour « descarager », pour ôter les amandes de leur bogue. L'on se retrouvait, toutes générations confondues, autour de la table, ce qui transformait ce travail pas trop pénible mais assez difficile, en un moment de convivialité chaleureuse. Puis nous mettions les amandes à sécher dans le jardin au soleil, sur un sac ; nous les vendions soit à des négociants, soit à des confiseurs d'Aix qui nous les achetaient avec la coque. A Aix, des confiseries possédaient un cassoir, le cassage était un travail peu payé… ce sont les hommes qui cassaient. Les femmes qui triaient étaient parfois payées avec les coquilles qu'elles récupéraient pour faire leur feu. »  (p. 53)


La vigne, tradition du terroir

Un travail délicat que celui de faire son vin. A l'arrière des maisons de Coudoux, construites vers 1850, se trouvait une cuve en maçonnerie, toute carrelée de beaux « malons », vernissés jaunes verts ou marrons. On vidait le raisin dans le fouloir, l'homme aux pieds nus, bien lavés, écrasait les grappes dont le moût s'écoulait dans la cuve par une trappe aménagée dans le plancher, puis tombait dans de grands foudres, dans la cave où il fermentait.

En 1924, avec la création de la Coopérative vinicole de Velaux-Coudoux (dans le quartier de la gare à Velaux) les paysans cessent de faire leur vin à la maison. On trouve encore des vestiges de cuves derrière les maisons des Borghino, Bertin, Matheron…


Le blé

Vie quotidienne d'un village de Provence il y a 100 ans, selon le journal de M. Wulfran Jauffret.

9 juillet 1916 : « les moissons sont terminées, je suis allé voir Pellegrin au Moulin du Pont pour nous entendre pour le battage. Pellegrin a une batteuse mais pas de moteur. Il attend un moteur à pétrole. Il nous donnera la main avec ses chevaux pour monter nos gerbes. »

23 juillet 1916 : « Le Moulin du Pont seul a battu son blé. Une batteuse avec moteur à pétrole va venir. Elle est chez Pélissier à la Garde. Elle fait 20 à 25 charges par jour dit-on. »

12 août 1916 : « La batteuse a commencé… »

Mireille salin raconte :  « Quand on était petit, vers 1945, on allait voir la batteuse qui s'installait sur l'aire communale près du moulin. » Ils arrivaient avec une cuisine roulante. Il y avait de la poussière, mais pour les petits c'était la fête. Chacun  faisait sa meule  ou son  tas de gerbes de blé.

Chaque gros propriétaire portait ses gerbes sur l'aire, la batteuse les avalait et le blé coulait dans les sacs. La machine crachait la paille, la meule grandissait. C'était un moment de fête. On a recensé une dizaine d'aires dans le village.

On battait : 1 jour pour de Garidel, 1 jour pour Lapierre, 1 jour pour Jauffret ou de Lander.

Chacun récupérait ses sacs de blé, la paille et le « poutras » que l'on donnait aux poules  pour faire picorer. La paille servait pour les chevaux. (p. 50)


Le murier et le ver à soie

La culture du murier, introduite sous le règne du bon Roi René, dura jusqu'au XIXe siècle.

Fortement encouragée par les Etats de Provence, tant pour les plantations que pour l'industrie qu'elle introduit, cette activité se limitait à Coudoux à l'élevage des vers à soie, le fil était ensuite travaillé à Salon ou à Saint-Chamas.

La sériciculture, jusqu'au début des années 1850, apporte un complément non négligeable à Coudoux.  Le rapport de ce travail constituait le pécule des femmes, cependant, au milieu du Second Empire, le ver à soie est atteint d'une maladie qui réduit l'élevage presque à néant.

Paul André raconte : «  A Coudoux, vers 1920, il y avait des mûriers devant toutes les maisons, des mûriers bordaient les rues. On allait faire la feuille un peu partout. Il y avait beaucoup de mûriers dans le village, car avant les cocons, les vers à soie mangeaient beaucoup. On les couvrait de feuilles deux à trois fois par jour, aussi, on allait cueillir des feuilles partout. Le soir, à la veillée, on se réunissait, on défaisait les cocons un par un des branches, puis on les portait à Saint-Chamas. Dans les maisons, il y avait une pièce chaude (celle où passe le canon de cheminée) c'était « la chambre des magnans ». Cette activité servait d'appoint  dans beaucoup de maisons… » (p. 51)


Le miel

« Vérany écrit en 1882 :  « Coudoux, col dous, colline douce, collis dulcis, c'est-à-dire col de miel parce que les ruches y sont très nombreuses, telle serait son étymologie. En effet il n'est pas rare de voir, dans les fentes des rochers et les fissures des vieux murs, des essaims entiers travaillant à la composition du miel. D'après les statistiques, on a compté jusqu'à 3 000 ruches à la fois. »

Ce Qui n'est pas étonnant puisque les fleurs d'amandiers sont très mellifères et que Coudoux se trouvait au milieu d'une forêt d'amandiers et d'oliviers. Réciproquement, les amandiers ont aussi besoin des abeilles qui  aident à la pollinisation. « Ayez des abeilles et vous aurez de beaux fruits ». Dans les années 1920 on allait acheter le miel dans un verre chez M. Lase qui avait des ruches. (p. 53)


(Source : Coudoux « Le Temps Retrouvé »  Michèle ROUARD & Christiane et Pierre BERTIN, 2000, Editions Equinoxe, 13570 Barbentane)