Le concordat de 1801
Le concordat de 1801 fut signé le 26 messidor an IX à minuit entre Joseph Bonaparte, frère du Premier consul et envoyé par lui (dont les démarches auprès du pape furent faites par l'abbé Bernier), l'administrateur Emmanuel Crétet et le cardinal Consalvi, secrétaire d'État et représentant du pape Pie VII (l'acte porte leurs signatures). Un mois plus tard, le pape ratifie le texte, avec la bulle Ecclesia Christi (15 août 1801).
Le concordat, en créant des relations officielles entre l'État français et la papauté, nécessite une réorganisation de la hiérarchie catholique en France. En effet, avec la Constitution civile du clergé de 1790, les ecclésiastiques français avaient dû prêter un serment de fidélité à la Constitution.
Le pape Pie VI a condamné en avril 1791 ce serment qui faisait des prêtres des quasi-fonctionnaires.
Une autre des conséquences de la Constitution civile du clergé était l'élection des évêques par les prêtres de leur diocèse, au lieu du mode antérieur de nomination par le pouvoir politique avec confirmation par le pape.
Depuis la Révolution française, il y avait donc un clergé d'Ancien Régime, dont souvent les évêques étaient en exil à l'étranger, et un clergé constitutionnel, remobilisé par le groupe des "Évêques réunis à Paris" : Grégoire, Royer, Desbois et Saurine.
L'exigence formulée par le Premier Consul de composer un épiscopat à sa guise l'oblige à faire céder à la fois les évêques réfractaires en exil et les évêques constitutionnels encore en place.
Le 15 août 1801, le pape Pie VII promulgue deux décisions pour permettre cette réorganisation : le bref Tam multa exige la démission des évêques institués par Rome, alors que le bref Post multos labores demande celle des évêques élus.
Cette intervention directe de l'autorité pontificale constitue un acte de haute importance puisqu'elle réintroduit la papauté en tant que source de l'institution canonique, ce qui met fin aux principes de l'Église gallicane. Sur les 81 évêques réfractaires encore en vie en 1801, 38 refusèrent d'adresser leur démission au pape et donnent ainsi naissance à la Petite Église.
Le concordat est un compromis, bref (39 articles), parfois très vague. D'emblée, « la religion catholique, apostolique et romaine sera librement exercée en France » (article 1). À plusieurs égards, le texte, succinct et imprécis, est celui d'un compromis. Archevêques et évêques sont nommés par le gouvernement mais reçoivent l'institution canonique du pape. Le texte stipule en outre qu'il « sera fait par le Saint-Siège, de concert avec le Gouvernement, une nouvelle circonscription des diocèses français ».
En échange de l'abandon des biens ecclésiastiques vendus depuis 1790, le « gouvernement assurera un traitement convenable aux évêques et aux curés » (article 14). Mais plusieurs dispositions témoignent de la subordination de l'Église vis-à-vis de l'État. Evêques et prêtres doivent prêter serment de fidélité au gouvernement (article 6 et 7), et doivent faire réciter à la fin de l'office divin le Domine salvam fac Rempublicam.
Seulement les articles organiques, qui mettent en pratique les principes du Concordat, en infléchissent sur bien des points les dispositions. De plus, la reconstruction concordataire n'est que partielle : elle ne concerne pas le clergé régulier, ce qui n'empêche pas son développement - en particulier les congrégations féminines qui connaissent un extraordinaire essor.
L'ouverture des facultés de théologie au sein de l'Université impériale fondée en 1808 se solde par un échec, puisqu'elles ne sont pas reconnues par Rome et que les grades qu'elles confèrent ne bénéficient donc d'aucune valeur canonique.
Pendant tout le temps du régime concordataire (1801-1905), la nomination des évêques procède d'une négociation complexe entre les autorités civiles et les autorités religieuses. Les évêques sont nommés sur proposition du ministre chargé des Cultes (lié au ministre de l'Intérieur le plus souvent) - choix où interviennent les recommandations d'hommes politiques et des évêques déjà en place - après l'accord préalable du nonce apostolique.
Cette pratique a été la source de nombreuses frictions à partir de la Troisième République - ce que Georges Clemenceau nomme le « discordat ». Néanmoins, certains républicains anticléricaux étaient attachés au maintien du Concordat qui permettait de contrôler l'exercice public de la religion.
Patrimoine sacré
Pratique religieuse
Oeuvre de charité
Jusqu'à la Révolution, une œuvre de charité, riche en argent et charges de blé, et administrée par le Curé, les consuls et quelques notables, faisait à ceux qui en avaient besoin des avances que ceux-ci remboursaient, après la récolte, sans intérêt et en nature. L'œuvre existe encore (en 1890), sous le contrôle du Bureau de Bienfaisance ; mais inutile d'ajouter que le curé en est exclu. (Abbé Constantin)
Preventorium de Velaux
Un préventorium était une institution pour des patients infectés par la tuberculose mais qui n'avaient pas encore la forme active de la maladie. Ils étaient nombreux au début du XXe siècle, et conçus pour isoler ces patients, présentant ou non des symptômes visibles.
Raoul HONNORAT, de Ventabren, se souvient que pendant les années de privation de l'Occupation, de 1942 à 1944, une fois par semaine - le jeudi - les enfants du village allaient boire un verre de lait chez les Soeurs du preventorium de Velaux.
Voir le Preventorium
Ecole libre
Les Sœurs de saint-Joseph des Vans, venues en 1867 pour tenir une école libre, fondée par Mme Anne Lemoine, veuve Reynaud, bienfaitrice insigne de l'église et du pays, y sont restées jusqu'en 1900, année de leur expulsion.
Dévotion à Saint Roch
Dans l'église paroissiale, une statue de St Roch rappelle que durant la peste de 1720, la communauté s'était vouée à ce saint protecteur.
Velaux n'ayant pas été atteint par la contagion, on institua en son honneur, à titre d'action de grâces, une fête chômée ; mais ne voulant ou ne pouvant s'imposer pour bâtir une chapelle promise, on établit un « romérage » dont le produit fournit l'argent nécessaire à la dépense ; et mieux encore on resta fidèle à la dévotion envers St Roch.
Voir la vie de saint Roch
Dévotion à Saint Eloi
Si le titulaire de l'église est St Trophime, le patron du lieu est St Eloi un saint protevteur très populaire puisqu'il est le saint patron non seulement des travailleurs sur métaux : forgerons, serruriers, armuriers, orfèvres, batteurs d'or, doreurs sur cuivre, sonnetiers, taillandiers,
mais aussi protecteur des chevaux et patron des maréchaux-ferrants, maquignons, cultivateurs.
Le jour de sa fête on procède encore avant le grand'messe à la bénédiction traditionnelle des chevaux.
Voir la vie de saint Eloi
Dévotion à Sainte Eutropie
A un kilomètre à l'Est de Velaux, sur une colline boisée, s'élève la chapelle Sainte-Eutropie, depuis les Ve ou VIe siècles de notre ère.
C'était l'objectif des prières, vœux et promesses des malades atteints de sciatique, paralysie, rhumatismes.
On y allait en procession le premier dimanche de mai. Ce pèlerinage a été interrompu il y a plus de trente ans (vers 1850).
En désirant qu'un jour cette dévotion renaisse, nous souhaitons que Ste Eutropie soit toujours propice à la paroisse de Velaux.
Voir la vie de sainte Eutropie
(Source : Les Paroisses du diocèse d'Aix, leurs souvenirs et leurs monuments,
Abbé M. CONSTANTIN, vicaire à St Rémy, septembre 1890)
Les Rogations
Une ancienne tradition, maintenue au calendrier liturgique par Benoît XVI.
Lentes processions avec des chants en provençal et les litanies des saints…
Les Statues dans l'église paroissiale
De nombreux saints sont représentés dans l'église Saint-Trophime, un témoignage des protections invoquées par la communauté :
Saint Antoine de Padoue : représenté vêtu de la bure franciscaine nouée par une cordelière à trois nœuds portant l'enfant Jésus et un exemplaire de l'Evangile. Omniprésent dans les églises, saint Antoine est le patron du Portugal, des marins, des naufragés et des prisonniers, des pauvres, des animaux, des oppressés, des femmes enceintes, des affamés, des cavaliers, des natifs américains (amérindiens), le patron contre la stérilité.
Il est traditionnellement invoqué pour retrouver des objets perdus ou des choses oubliées
Sainte Anne : représentée avec Marie, enfant. Mère de la Vierge Marie et donc grand-mère de Jésus, elle est la sainte patronne des menuisiers et ébénistes.
Saint Joseph : représenté portant l'Enfant Jésus. Charpentier, père nourricier de Jésus, il est le saint patron des artisans.
Sainte Marie : représentée portant l'Enfant Jésus (Vierge à l'Enfant). La mère de Jésus de Nazareth, souvent appelée Vierge Marie ou Mère de Dieu, tient une place unique dans l'Eglise catholique. Patronne principale de la France, elle y est apparue plusieurs fois : Cotignac, Lourdes, La Salette, rue du Bac à Paris, etc.
Saint Roch : représenté tenant un bâton de pèlerin, un chien à ses pieds. Protecteur des animaux, il est le patron des pèlerins et de nombreuses confréries ou corporations : chirurgiens, apothicaires, paveurs de rues, fourreurs, pelletiers, fripiers, etc. Son culte, très populaire en Provence, s'est répandu dans le monde entier, il est invoqué pour les maladies contagieuses.
Saint Trophime : représenté en habits épiscopaux, il fut le premier évêque d'Arles.