Colline Sainte-Propice
Un cône régulier (235m) et pentu, très visible des alentours, notamment de la D10 (route de Berre) et de la D65 (route de Roquefavour).
Le chemin qui mène à sainte-Propice traverse les champs d'oliviers, et passe près du... cabanon de Pépé.
Du sommet de la colline, la vue sur Velaux est magnifique, mais surtout permettait aux premiers habitants de voir venir l'ennemi de très loin.
Perdue dans une végétation dense sur le sommet aplati de la colline, les ruines de la vieille chapelle paléochrétienne Sainte-Eutropie rappelle l'occupation post salyenne du site dans l'antiquité tardive.
Vue de la chapelle Sainte-Eutropie, autrefois un haut lieu de pèlerinage, auijourd'hui, une ruine oubliée.
Dessin sur Hayes 104A (vaisselle de céramique découverte sur le site de Sainte-Propice).
Céramique, dérivée de Sigillée, paléochrétienne.
Les potiers Provençaux mettent en oeuvre deux signes de toute évidence chrétiens, la croix et le chrisme.
Fragment de verre
Le verre est le 1er produit de synthèse élaboré par l'homme : il est obtenu par la fusion du sable mêlé de chaux et de carbonate de potasse (issue des cendres de fougères et de bois)
L'oxyde ferreux dans le sable donne au verre naturel une couleur verdâtre ; des oxydes métalliques sont ajoutés pendant la fusion, pour le colorer, par exemple l'oxyde de cobalt pour le B leu. (Source : musée de la Tour)
Histoire de Velaux
Période antique
COLLINE SAINTE-PROPICE
Site archéologique de Sainte Propice
Les fouilles effectuées de 1983 à 1986 sous la direction du Laboratoire d'Archéologie Médiévale d'Aix-en-Provence ont permis de reconstruire plusieurs périodes d'occupation du site.
Epoque protohistorique
Traces d'un oppidum préromain (Ier siècle av. J.-C.). Quelques fragments de céramiques trouvés dans le comblement d'une fosse et un rempart attestent une occupation protohistorique des lieux au IIe siècle av.J.-C.). Cependant l'organisation de l'oppidum (sur env. 1 hectare) ne peut être appréhendé suite à l'occupation paléochrétienne qui a détruit la plupart des vestiges antérieurs.
Epoque paléochrétienne
Du Ve au VIIe siècle. Un habitat se met en place durant l'antiquité tardive. La plupart des objets trouvés sur le site sont profondément brûlés, même déformés, sans doute de la vaisselle en usage lors de l'abandon violent de la maison.
Epoque romaine ou paléochrétienne
Implantation d'une chapelle : une chapelle en ruines de 12,60m par 7,40m, constituée d'une abside en cul-de-four s'ouvrant sur la nef unique. En l'absence de fouilles, la datation est incertaine.
(Source : Musée de la Tour, Velaux)
Castellum de Sainte-Eutropie
Observations du comte Henri de Gérin-Ricard
Au sud-ouest de Velaux s'élève une colline ayant la forme d'un cône tronqué couronné par une haute barre de roche à pic, si on la considère du village ; du côté opposé, elle se termine par un promontoire effilé dont les pentes encore assez rapides mais accessibles pourtant, dévalent dans le vallon de l'Amandier.
Au sommet, un plateau, dont la partie la plus large est occupée par le castellum, se trouve environné d'escarpements sur trois faces et séparé du restant de la colline par un mur semblable à ceux déjà décrits.
Du haut de ce plateau on jouit d'un point de vue superbe surtout du côté des étangs et de la mer ; le coup d'œil y embrasse toute la partie basse de la vallée de l'Arc et aussi quelques sommets de la région haute.
Cette position exceptionnelle explique la longue occupation qui ressort aussi de la nature des objets découverts sur ce point éminemment stratégique.
Le castellum de Sainte-Eutropie communique avec ceux de Claps, Saint-Antonin, Olympe, Meynes, Roquefavour et Constantine.
Le camp mesure 100m de large sur 60m de longueur, son aire devait représenter des divisions intérieures dont il reste quelques vestiges, mais les cultures qu'on y a pratiqué jusqu'à ces dernières années en ont fait disparaître une grande partie et la citerne même, notée par Gilles il y a 30 ans a été comblée.
Nous avons recueilli ou noté sur ce terrain : poterie indigène grossière (petits vases et dolia), poterie campanienne à vernis noir, poterie romaine grise et rouge, comme la vaisselle samienne, mais sans ornements, meules en basalte et en granit, scories de fer, clous en fer, verre antique vert et jaunâtre dont un pied de coupe, silex blanc taillé, fragment de petit vase ou mortier à sel en pietra ollare (chlorito-schiste), une pince à épiler en bronze longue de 0,04m ; des coquilles (genres pectens, huîtres, venus) (p. 54)
Enfin, nous avons rencontré là des tuiles romaines à rebord dont la présence est peut-être due au voisinage de la chapelle de Sainte-Eutropie, dont on peut voir encore les ruines dans un bois de pin à quelques mètres à l'est du camp. Cette chapelle à abside en cul-de-four au nord mesurait 12m sur 4m50 ; autour d'elle les matériaux romains sont abondants et on y a noté l'existence d'auges funéraires creusées dans le roc que Gilles datait du XI e siècle.
Les documents nous apprennent que ce sanctuaire fut un lieu de pèlerinage très couru au Moyen Age et même jusqu'au XVIIIe siècle.
Au dehors du castellum on découvrit à différentes époques des amas d'ossements, des poignards et des piques en fer dont une de 23 pouces de
long sur 1 pouce de large.
(Source : Les antiquités de la vallée de l'Arc en Provence, Publications de la « Société d'Etudes Provençales », Edition d'Aix, 1907 / Henri de Gérin-Ricard, Abbé G. Arnaud d'Agnel, Editions Lafitte Reprints, Marseille, 1979)
Découvertes archéologiques (jusqu'à 1996)
Lieu-dit Sainte-Propice
En ce lieu est implanté un habitat protohistorique (superficie env. 1,5 ha) sur un promontoire isolé et haut-perché (alt. 235 m) au-dessus de la vallée de l'Arc. Au sud, les hauteurs du plateau de l'Arbois ferment le paysage. Le sommet du plateau est délimité par des pentes abruptes faisant place, au nord-ouest, à une falaise et, au sud, à un rempart. La partie nord-occidentale a été réoccupée pendant l'Antiquité tardive et une chapelle se dresse près de la fortification indigène.
Des fouilles programmées de 1983 à 1986, conduites par le Laboratoire d'Archéologie Médiévale d'Aix, se sont attachées à cette ultime occupation et ont montré que l'habitat paléochrétien avait entièrement détruit les structures antérieures. Seul un petit lot de mobilier, trouvé dans le comblement d'une fosse tardive, témoigne d'une occupation protohistorique. (p. 329)
1 - Fortification
Elle apparaît dans quatre secteurs. Bien identifiable par son appareillage de blocs de grande dimension, elle n'a jamais été vraiment étudiée en raison de l'abondante végétation qui la masque. Elle est cependant conservée sur une hauteur de 2 à 3m. Les quatre tronçons, de directions différentes, présentent deux décrochements encore visibles. La construction semble s'adapter à la topographie mais il est impossible de comprendre le détail de son organisation.
2 - Mobilier et datation
Avant les fouilles, les inventaires de prospection mentionnaient la présence de céramique modelée, de campanienne A et C, de fragments de meule en basalte, en rhyolite et en granit. Une obole au carré creux (520-460 av. J.-C.) a été découverte par Ch. Kurtz au pied de la butte portant le site…
La céramique campanienne situerait la chronologie entre le IIe siècle et le changement d'ère ; quant à la monnaie, elle ne suffit pas pour attester une occupation au premier âge du Fer.
Les sondages (sur 100m2) qui se sont attachés à l'occupation de la fin de l'Antiquité ont dégagé, non loin d'un à-pic, une unité d'habitation, approx. quadrangulaire, avec des divisions internes.
Les murs qui la délimitent, d'orientation nord-sud et est-ouest, sont bâtis en pierre sèche au moyen de blocs de calcaire de petite taille grossièrement équarris (larg. 0,40m à 0,64m).
A l'intérieur de cet espace, la seule couche d'occupation reconnue contenait des fragments de sigillée claire D, de sigillée tardive estampée et des céramiques communes à pâte sombre (régionales ou importées) ainsi que qq tessons d'amphores.
La vaisselle se composait ainsi : en sigillée claire D, des plats Lamboglia 52B, Hayes 87C et 104A (fig.) des coupes Fulford 39-40, …
Une coupe Rigoir 52, une cruche de type Rigoir 47, et un vase fermé à bec tubulaire Rigoir 23; en céramique commune à pâte sombre, des ollae (avec ou sans anse) et leurs couvercles, une cruche à anse ainsi que de grosses jarres à anses horizontales ; en céramique commune importée, des marmites.
Ce lot céramique, bien conservé et correspondant à une période immédiatement antérieure à l'abandon de l'espace habité, se situe entre le milieu du Ve et le milieu du VIe siècle apr. J.-C. et suppose une durée d'occupation brève ( trois générations au maximum).
JP Villa mentionne une borne de délimitation de propriété, « bloc calcaire irrégulier » (0,51m x 0,31m x 0,12m) qui porte l'inscription : Iter / privat(um), « chemin privé ».
(Source : Carte Archeologique de la Gaule, l'Etang-de-Berre, pré-invention archéologique publiée sous la responsabilité de Michel Provost, professeur d'histoire romaine à l'Université d'Avignon, diffusion : Fondation Maison des Sciences de l'Homme, Paris 1996)
Notes sur les céramiques
Les céramiques retrouvées sur le site de Sainte-Propice sont issues de fabriques dans les Bouches-du-Rhône, probablement Marseille.
Ces « sigillées grises et orangées paléochrétiennes étaient diffusées sur tout le pourtour méditerranéen. La production débute à la fin du IVe siècle de notre ère et disparaît au VIIe siècle.
Ce sont des poteries de bonne qualité, en terre fine, fabriquées au tour, qui empruntent à la sigillée claire D la technique d'ornementation et le style de nombreux décors. Un phénomène nouveau dans la réalisation de sigillées est l'apparition de l'atmosphère de cuisson réductrice, produisant des céramiques de couleur grise.
Les potiers Provençaux mettent en oeuvre deux signes chrétiens, la croix et le chrisme. Ils accompagnent des symboles divers tels que rouelles et palmes qui sont une reprise de l'iconographie païenne. Le répertoire iconographique du VIe siècle mêle inspiration biblique et thèmes mythologiques.
(Source : Musée de la Tour, Velaux)