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de la guerre

14-18.


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LA CONFERENCE


Il y a en ce moment 250 expositions en Allemagne sur la guerre 14-18, après cent ans de controverses. Un an plus tôt, jour pour jour, rien n'était prévu par le gouvernement Merkel : silence, trop de mauvais souvenirs avec le traité de Versailles et les responsabilités. Il n'y a pas de tradition de commémoration de la guerre14-18 en Allemagne, contrairement à la France depuis 1919 :  une commémoration annuelle du 11 novembre n'y a jamais existé.


Premier problème :  une incompréhension totale.

Le souvenir de cette guerre, c'est qu'il n'y a eu - officiellement - que des victoires pendant 4 ans, puis soudainement la défaite en 1918 : les Allemands n'ont pas compris. Par ailleurs, laguerre ne s'est pas déroulée en Allemagne, bien qu'il y ait eu 2M de morts, 4M de blessés sur près de 70M d'habitants en 1914.

Les rues étaient peuplées de gueules cassées. Au début, l'Allemagne a ri des invalides. Weimar a inscrit dans la constitution qu'on ne distribuerait pas de médailles.

Les soldats revenus du front se sont sentis trahis. Bien soignés, avec des rentes correctes, mais un statut du blessé de guerre similaire à celui du blessé civil !  Grande déchirure qui a fait exploser la République. A partir de 1925 seulement, les Allemands ont eu accès aux cimetières militaires en France.


Deuxième problème : le « coup de poignard dans le dos » ! 

Dès 1917, les généraux disent « on peut vaincre , pourvu que les civils tiennent ». Le peupe allemand avait faim à cause du blocus maritime.

En 1919 Hindenburg affirme devant la commission parlementaire que la victoire était « à portée de main » et en fut privé par le « coup de poignard dans le dos » … à cause des Communistes !  Il fallait rechercher un coupable pour la défaite.

Les Nazis ont promis qu'ils regagneraient la guerre. Propagande nazie : la faute aux communistes revenus du front de l'est après 1917, plus les Juifs, une conspiration judéo-communiste.

Ce fut un vrai traumatisme pour la République de Weimar. Jamais il n'y a eu une tombe du soldat inconnu à cause de cette déchirure politique, sociale, mémorielle.

Plus de 6M de soldats revenaient du front en 1918 : on leur a dit - la droite, et même la gauche - qu'ils n'avaient pas été vaincus. D'où l'idée de trahison !


Troisième problème : Versailles, le "Traité de la honte"

Le peuple allemand a été contraint de signer le « traité de la honte » en 1919. Foch voulait poursuivre la guerre jusqu'en Allemagne. A Versailles, il y avait deux Allemagne, celle qui se sentait trahie, et celle des Républicains.

En 2014 seulement, 100 ans après, le texte du Traité de Versailles est publié en allemand : 3 volumes pour 450 articles dont le 231e « l'Allemagne est redevable de tous les dommages , suite à son agression » !

Les Allemands se défendaient ;  ils étaient prêts à payer les 132 milliards de marcs-or : après tout, le Traité de Francfort en 1871 prévoyait une indemnité de guerre de 5 milliards de francs-or à payer par la France.

La SDN fut introduite en 1919 avec le Traité de Vertsailles, de même qu'un Comité International du Travail, avec beaucoup de perspectives pour un monde pacifié, mais  l'Allemagne en était exclue.

Au début des années 20, il y eut beaucoup d'assassinats politiques en Allemagne, plus qu'ailleurs : la politique se transformait en guerre intérieure.

Jamais les Allemands n'ont commémoré « ensemble » cette guerre, par manque de conscience commune.

On ne trouve pas de villages avec un Monument aux Morts de 14-18, parce qu'il n'y a jamais eu de « communauté de deuil ». Dans les années 1920, quand la gauche édifiait un monument, il était détruit le lendemain par la droite, et vice-versa. C'était la « guerre des monuments », dans une société non pacifiée.


En 1928, il y eut la construction d'un grand monument à Tannenberg, en Prusse Orientale, financé par l'Etat prussien et accaparé par les forces de droite au point qu'à l'inauguration, il n'y avait que des nazis, et aucun représentant de l'Etat. La dépouille de Hindenburg fut déposée à Tannenberg en 1936 par Hitler.

(NOTE / la bataille de Tannenberg en 1914 vit la victoire de la VIIIe armée allemande conduite par Hindenburg, sur les Ière et IIe armées russes).

Dix années après Versailles, en 1928, il y a un regain d'intérêt pour la Première Guerre. Les livres de Ernst Jünger, Orage d'acier, (In Stahlgewittern - 1920) - Le Combat comme expérience intérieure (Der Kampf als inneres Erlebnis - 1922) - Lieutenant Sturm (Sturm -1923), qui tiraient à 10.000 exemplaires en 1924, soudain dépassent les 10M en 1928. Le roman de Erich Maria Remarque,

A l'Ouest rien de nouveau (Im Westen nichts Neues) est publié en 1929.

En même temps, le  nouveau nationalisme accapare cet intérêt. La Gauche voulait la paix, la droite voulait aussi la paix, mais une fois justice faite !


Quatrième problème : la récupération nazie

Hitler, ancien combattant, gazé, décoré, disait vouloir la paix, les Français l'ont cru. Hitler voulait re-créer l'Allemagne perdue, il n'a jamais été autant applaudi qu'en 1940, après la victoire sur la France.

La droite populiste a récupéré la commémoration : à partir de 1928, des monuments sont créés par les nationalistes, représentant des soldats qui se relèvent pour la revanche.

Les nazis se sont présentés comme le soutien des soldats, Hitler fut très applaudi par les « gueules cassées », parce qu'il promettait de rétablir leur honneur (avant, ils se sentaient traités comme des pestiférés).

A partir de 1933, il y a une vague de monuments aux Morts de 14-18, obtenus par les Jeunesses hitlériennes. Sur un monument de 1936 : un soldat de la Wehrmacht enveloppe dans son manteau un vieux soldat de 14-18.

A Essen, le monument représente un soldat de la Wehrmacht donnant une épée à un soldat de 14-18. Les Nazis ont réellement récupéré la Commémoration de la Grande Guerre.


Conséquence : en 1945, le souvenir de la 1ère guerre mondiale a été jeté à la poubelle, la commémoration était décidément trop nazifiée.

La 1ère guerre mondiale n'avait plus rien à voir avec l'histoire allemande.

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Dans les années 70-80, est apparu un nouveau questionnement : on voulait comprendre comment Hitler était arrivé au pouvoir. Il y avait le procès d'Auschwitz à ce moment-là. Les intellectuels voulaient plus d'explications que la crise de 29 et Versailles.

Plus personne aujourd'hui ne fait l'histoire diplomatique de la guerre de 14-18, seulement l'histoire sociale. Après 1945, la 1ère Guerre ne faisait pas partie de l'histoire allemande. Depuis l'an dernier, il y a un regain d'intérêt, un intérêt individuel, mais en aucun cas une mémoire collective.


Il y a un an, le livre « Les somnambules » de l'historien britannique Christopher Clark (668p.) s'est vendu à 300.000 ex. en Allemagne, contre 30.000 seulement en France : ce livre sur les causes de la Grande Guerre disculpe largement l'Allemagne…

Enseignement de l'histoire contemporaine : les manuels expliquent la venue d'Hitler, mais rien sur la 1ère guerre.


A la question « la 1ère et la 2e Guerre mondiale forment -elles une seule et même guerre de 30 ans ? », l'historien répond que non, car trop d'évènements contingents ont permis l'accession d'Hitler au pouvoir.

Sur la défaite : le grand Etat-major allemand savait qu'il ne pouvait plus gagner la guerre avec l'arrivée du contingent Américain à partir de 1918, seulement il voulait obtenir une « paix honorable »…


A propos de l'Autriche : dans le traité de 1919 il n'y a aucune mention d'une responsabilité de l'Autriche : la guerre austro-italienne est bien couverte par les historiens autrichiens, mais pas le reste, et rien sur l'histoire politique du conflit.


Sur l'attaque préventive : Möltke voyait la Russie devenir trop forte dans les 2 ans, surtout avec l'aide de la France : il fallait un prétexte pour faire une guerre rapidement. Trois mois devaient suffire, en fait la production mensuelle de fusils était seulement de 1500 en 1914, puis elle est passée à 150 000 en 1915 et 250 000 en 1916… et pour les soldats allemands qui ont attaqué en août, on n'avait pas prévu un équipement pour l'hiver.

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Gert KRUMEICH est un historien allemand spécialiste de la première guerre mondiale, professeur émérite à l'université de Düsseldorf, professeur associé à l'Institut d'histoire du temps présent, vice-président du Centre international de recherche de l'Historial de la Grande Guerre de Péronne.


NOTE/ La conférence a été résumée le plus fidèlement possible, avec les notes du webmaster.





  

La mémoire de la Grande Guerre en Allemagne

par le Pr. Gerd KRUMEICH, le 16 octobre 2014

Une conférence organisée en partenariat avec le Centre franco-allemand de Provence et le soutien de l'ambassade d'Allemagne à Paris.

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LE GRAND ORGUE _  Durant tout l'été, Saint-Rémois et visiteurs viennent en foule à la Collégiale Saint-Martin écouter des chefs d'oeuvres de la musique sacrée  interprétés par les plus grands organistes du moment.

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Cycle des conférences sur la Grande Guerre

La mémoire de la Grande Guerre en Allemagne

Jeudi 16 octobre 2014


AIX-EN-PROVENCE _ Le Centre Aixois des Archives Départementales des Bouches-du-Rhône propose en 2014-2015 une série de conférences et expositions à l'occasion du Centenaire de 1914.


Historien allemand spécialiste de la 1ère guerre mondiale, notamment professeur émérite à l'université de Düsseldorf, Gerd KRUMEICH explique ici les raisons de l'absence de la Grande Guerre dans la mémoire collective outre-Rhin, contrairement à ce qui se passe en France.